Caroline Soldevila

 Dans l’atelier de Caroline, il y a celle qui fabrique des boucles d’oreille en tortillon. Celle qui fait une broche en forme de farfalle et aussi celle qui fait un bracelet hyper compliqué avec des ronds qui s’imbriquent les uns dans les autres. Il y a Caroline au milieu, qui passe de l’une à l’autre, pour conseiller, encourager, guider, inventer aussi parce que c’est différent à chaque fois.

Dans l’atelier de Caroline, il y a tout plein d’outils avec des noms marrants comme des bouterolles, des triboulets, un découpoir, le dé à emboutir et un bocfil.

Il y a le moment de la lime, celui du chalumeau pour faire les soudures, puis le moment où l’on trempe son bijou dans le dérocher, qui ressemble à un panier vapeur pour plats asiatiques.

Il y a des conversations un peu étrange comme:

- T’as mis du borax?

- Oui mais je ne vois plus le paillon !

Et puis il y a le moment où tout le groupe retient son souffle sur une soudure délicate. Tout est en place : les pinces pour tenir la pièce, le borax, le paillon, le chalumeau.

Il faut chauffer mais pas trop.

Assez mais pas trop longtemps.

Et puis, tout s’enchaîne.

On améliore la forme, on lime, on tord, on scie. On porte à son poignet ou à son oreille et on peaufine.

Dans l’atelier de Caroline, il y a du partage, de la concentration, de la bienveillance et de bien beaux bijoux qui en ressortent.

Texte écrit par Marie Pierre Cravedi, photographe après avoir réalisé un shooting photo pour illustrer cet atelier.

2022